Le prince Abdullah bin Mosaad, ex-ministre des Sports saoudien, a livré une analyse tranchante sur l’explosion des dépenses de la Saudi Pro League. Selon lui, Cristiano Ronaldo est le seul joueur étranger dont la rémunération serait véritablement à la hauteur de l’impact qu’il apporte, contrairement à la majorité des recrues internationales arrivées ces dernières années.
Ronaldo, une exception dans une politique de dépenses massives
Intervenant sur la chaîne Al-Arabiya, le prince Abdullah bin Mosaad n’a pas mâché ses mots. Pour l’ancien responsable du sport saoudien, passé aux commandes entre 2014 et 2017, aucun joueur étranger ne justifie son salaire à l’exception de Cristiano Ronaldo.
Installé à Al-Nassr avec un contrat estimé à plus de 200 millions de dollars par an, le Portugais apporterait selon lui un rayonnement planétaire unique. L’attractivité internationale, la hausse des audiences et l’image mondiale de la Saudi Pro League seraient largement dues à sa présence, ce qui justifierait des montants hors norme.
En revanche, le prince estime que la plupart des autres stars recrutées à prix d’or n’offrent pas un retour sportif et médiatique comparable. Pour lui, ces dépenses disproportionnées nuisent à la logique sportive et ne contribuent pas suffisamment à l’évolution du championnat.
Une inquiétude grandissante pour les joueurs locaux
Au-delà des salaires jugés démesurés, Abdullah bin Mosaad a alerté sur un phénomène préoccupant : la disparition progressive des joueurs saoudiens des compositions d’équipes.
Avec la possibilité d’aligner jusqu’à huit étrangers par feuille de match, les talents locaux seraient relégués au second plan, parfois réduits au rôle de simples figurants. Cette marginalisation pourrait avoir des conséquences directes sur le niveau de la sélection nationale, alors que le pays prépare l’organisation de la Coupe du monde 2034.
L’ancien ministre estime que cette stratégie crée une dépendance excessive aux stars internationales et fragilise la base du football saoudien, notamment les jeunes joueurs peinant à trouver du temps de jeu dans un championnat saturé de vedettes étrangères.
Appel à une réforme structurelle de la Saudi Pro League
Pour redresser la dynamique actuelle, le prince a évoqué plusieurs pistes de changements urgents. Il recommande notamment de ramener le quota de joueurs étrangers autorisés à sept, afin de redonner de la place aux talents locaux.
Il appelle également à investir davantage dans les centres de formation, à recruter des entraîneurs d’élite pour encadrer les jeunes catégories, et à élaborer un plan global permettant d’assurer la progression du football national.
Selon lui, la construction d’un championnat solide ne doit pas se faire au détriment de la sélection. Il estime indispensable d’établir un équilibre entre la recherche de visibilité internationale et la protection du développement sportif du pays.
