Le chantier pharaonique du stade Santiago-Bernabéu entre dans sa dernière ligne droite, mais son coût final continue d’augmenter. Symbole du renouveau du Real Madrid sur le plan économique et structurel, cette modernisation historique devrait transformer l’enceinte madrilène en un complexe multifonction de classe mondiale. Alors que le club de Florentino Pérez ambitionne de faire du Bernabéu un générateur de revenus hors pair, les chiffres publiés cette semaine révèlent une facture globale qui s’élève désormais à 1,347 milliard d’euros, bien au-delà des prévisions initiales.
Une facture qui explose au fil des années
Le projet de modernisation du stade, lancé officiellement en 2019, devait initialement coûter 575 millions d’euros, un montant financé par un premier prêt. Cependant, divers imprévus — notamment l’ajout d’une serre souterraine pour protéger la pelouse et l’inflation post-pandémie aggravée par la guerre en Ukraine — ont entraîné deux financements supplémentaires de 225 millions en 2021 et 370 millions en 2023. Résultat : une addition salée pour les Merengues, qui n’ont pour l’instant remboursé que 38 millions d’euros, laissant 1,132 milliard encore à rembourser dans les années à venir.
Un stade multifonction pour générer des revenus
Au-delà du football, le nouveau Bernabéu a pour objectif de devenir une arène événementielle rentable toute l’année. Des aménagements acoustiques sont en cours pour accueillir des concerts de grande envergure, des spectacles internationaux et même des compétitions sportives hors football. Le point d’orgue de cette diversification interviendra le 16 novembre 2025, lorsque le stade accueillera le tout premier match de NFL sur le sol espagnol, opposant les Miami Dolphins aux Washington Commanders. Des espaces VIP, une galerie panoramique, une pelouse rétractable et une toiture mobile viendront compléter les atouts de ce stade du futur.
Un investissement risqué, mais stratégique
Si le montant final peut sembler vertigineux, la stratégie du Real Madrid repose sur la rentabilité à long terme. En misant sur la polyvalence de son enceinte, le club vise à accroître considérablement ses revenus hors billetterie. La « Tournée Bernabéu », les espaces de restauration, les loges premium et la location pour des événements privés représentent autant de leviers économiques pour amortir la dette colossale. Ce projet, bien que risqué sur le plan financier, place le Real Madrid parmi les pionniers européens d’une nouvelle ère : celle des stades autosuffisants, véritables pôles économiques ouverts 365 jours par an.