Le hors-jeu, cette règle qui fait débat à chaque match ou presque, est bien plus ancienne qu’on ne le pense.
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle elle aurait été créée avec les premières compétitions professionnelles, la notion d’hors-jeu trouve ses racines dès les balbutiements du football codifié au XIXe siècle. Et pourtant, ses premières formes n’avaient pas grand-chose à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui…
Des débuts inspirés du rugby et des Cambridge Rules
Avant même la création officielle de la Football Association (FA) en 1863, plusieurs écoles anglaises avaient déjà rédigé leurs propres codes de jeu. Parmi les plus influents figuraient les Cambridge Rules, où une forme ancienne de hors-jeu appelée le « sneaking » apparaissait déjà. Selon cette règle, un joueur était déclaré fautif s’il se trouvait entre le ballon et la ligne de but adverse sans qu’au moins trois défenseurs ne soient placés entre lui et le but.
Lorsque la FA établit ses premières règles officielles en 1863, elle adopte une version encore plus stricte : toute position devant le ballon était considérée comme hors-jeu, interdisant de facto toute passe en avant, un peu à l’image du rugby. Le jeu était donc essentiellement basé sur le dribble et les passes en retrait.
Une évolution continue vers plus d’ouverture offensive
La première grande réforme arrive en 1866, quand la FA modifie la règle en s’alignant davantage sur les Cambridge Rules : désormais, un joueur est considéré en jeu s’il a au moins trois adversaires entre lui et le but. C’est aussi à ce moment que le hors-jeu commence à être jugé au moment où la balle est jouée, et non plus à sa réception.
Des ajustements majeurs vont ensuite façonner la règle telle qu’on la connaît aujourd’hui :
- En 1925, on réduit à deux le nombre de défenseurs requis entre le but et l’attaquant : cela provoque immédiatement une explosion du nombre de buts.
- En 1990, un joueur situé à la même hauteur que l’avant-dernier défenseur n’est plus hors-jeu.
- En 2005, la notion de hors-jeu passif est clairement définie, précisant que seule une participation active au jeu peut sanctionner un joueur.