En 1974, Johan Cruyff est déjà l’un des meilleurs joueurs de la planète, le visage du football total né à l’Ajax Amsterdam. Star mondiale, il est aussi un homme de principes, au point de défier sa propre fédération et l’un des plus grands équipementiers de l’époque. Lors du Mondial 1974, Cruyff joue tous ses matchs avec un maillot unique à deux bandes… en plein conflit avec Adidas, sponsor officiel des Pays-Bas.
Deux bandes, pas trois : un geste symbolique
Cruyff est sous contrat personnel avec Puma, et refuse de porter un maillot Adidas à trois bandes sans recevoir de compensation. Devant le refus de la KNVB (la fédération néerlandaise) et d’Adidas, il décide de faire fabriquer un maillot sur mesure, avec deux bandes noires seulement, visibles sur le maillot, le short et même les chaussettes. Ce geste de protestation, validé à contrecœur par la fédération, devient un acte d’indépendance iconique dans l’histoire du sport.
Une Coupe du monde brillante malgré tout
Cruyff brille pendant toute la compétition : il marque, régale, invente le célèbre « Cruyff Turn », et mène les Pays-Bas jusqu’en finale. Mais le 7 juillet 1974, malgré une ouverture du score fulgurante face à l’Allemagne de l’Ouest, les Néerlandais s’inclinent 2-1. Cruyff ne remportera jamais la Coupe du monde, mais il sera élu meilleur joueur du tournoi. Son maillot à deux bandes restera, lui, comme un symbole de liberté et de personnalité, dans un football déjà envahi par le poids des sponsors.